Sacrificium

Sacrificium

Nouvelle performance de Cécilia Bartoli
Interprétations inédites (ou plus connues) des principaux compositeurs de musique pour castrats. Trois siècles de cette tradition musicale cruelle qui parvint aux sommets de la perfection du chant au prix du sacrifice de milliers d’enfants.
Au delà de la performance artistique incontestable de la diva , Cécilia Bartoli nous offre dans la présentation du CD un ouvrage complet, (répertoire et lexicologie) sur cette pratique effrayante que nous devons à l’hypocrisie d’une époque dominée par la misogynie religieuse et cette soif des délices de la voix humaine :
« L’ère des castrats fait partie des plus brillantes et des plus remarquables de la musique européenne. Rarement un tel achèvement de sensuelle splendeur, de forme et de contenu, de poésie et de musique ne fut atteint comme ce fut le cas à l’apogée du baroque. »
Sans oublier l’aspect social qui supporta cette perversité par l’espérance d’une amélioration de leur conditions matérielles des sacrificateurs à l’éternelle jeunesse vocale faisant le choix douloureux entre misère et virilité .

Mais Cécilia Bartoli a également le souci du regard critique sur le mythe . Sans minimiser l’influence religieuse majeure elle envisage l’autre aspect non moins pervers, en se basant sur le fait que nombre de femmes se produisaient à la même époque en Europe sur les scènes d’opéras . Dans la course à la célébrité et à la fortune, la formation précoce des castrats ( un garçonnet pouvait entamer sa formation vocale 10 ans plus tôt que son concurrent féminin) n’était pas un facteur négligeable. autant pour les « victimes » que pour leurs « producteurs».